Jean-Pierre Blanchard et Vincent de Felice sont tous deux membres de l’association Le Train de la Sauve, qui a pour vocation de transformer la gare en un lieu touristiquemêlant hébergement, guinguette et musée. Au programme : la rénovation de sept voitures, cinq wagons et une locomotive. Sauvois pur souche, Jean-Pierre, 78 ans, est le doyen. Vincent de Felice, Créonnais de 14 ans, est, quant à lui, le benjamin du groupe.
Si soixante-quatre ans les séparent, la connivence est totale entre l’ancien chaudronnier et le passionné de train. « Je suis admiratif de son engagement, si rare à son âge », sourit l’aîné. « Je suis motivé, inspiré, à tel point que j’ai souvent des idées qui me viennent à l’esprit », reconnaît l’adolescent. Au sein de l’association, Marie, Jean-Pierre, Marie-Christine, Alain, tous louent les qualités de l’adolescent : « investi », « intégré », « intéressé », « toujours prêt à donner un coup de main », « sérieux », « serviable »…
« Une aventure formidable »
« Je viens prêter main-forte le samedi, de mon plein gré, et je peux dire que je vis une aventure formidable. Affecté à diverses tâches de bricolage, j’apprends au contact d’anciens tout en évoluant dans un univers qui m’est cher depuis l’enfance », explique le jeune homme.
Actuellement en 3e, Vincent hésite quant à son orientation : dans l’informatique ou le ferroviaire. Jean-Pierre a le sens de la formule et l’élan généreux de ceux qui croient en leur rêve. Au quotidien, il met à profit ses notions de chaudronnerie pour intervenir sur les wagons usagés. « J’étais à la retraite, à m’occuper de mon jardin et de mon poulailler, quand j’ai eu vent de ce projet auquel j’ai adhéré d’emblée. Il m’offre la possibilité de voir du monde et de me sentir encore utile. »
Le septuagénaire travaille souvent en binôme avec Alain Boizard. Soudure, découpe, meulage, rien n’effraie le duo dans leur volonté d’avancer chaque jour un peu plus. « Je suis toujours partant, ce qui me permet de passer le temps tant celui-ci, me concernant, ne sera pas éternel. »