Ils veulent faire vivre la gare

Publié le par Éric Latouche.
Ils veulent faire vivre la gare
Vincent de Felice et Jean-Pierre Blanchard ont soixante-quatre ans de différence.
Photo é. L.
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Vincent de Felice et Jean-Pierre Blanchard se lancent dans la même aventure : celle de faire de la gare un lieu touristique.

Jean-Pierre Blanchard et Vincent de Felice sont tous deux membres de l’association Le Train de la Sauve, qui a pour vocation de transformer la gare en un lieu touristiquemêlant hébergement, guinguette et musée. Au programme : la rénovation de sept voitures, cinq wagons et une locomotive. Sauvois pur souche, Jean-Pierre, 78 ans, est le doyen. Vincent de Felice, Créonnais de 14 ans, est, quant à lui, le benjamin du groupe.

Si soixante-quatre ans les séparent, la connivence est totale entre l’ancien chaudronnier et le passionné de train. « Je suis admiratif de son engagement, si rare à son âge », sourit l’aîné. « Je suis motivé, inspiré, à tel point que j’ai souvent des idées qui me viennent à l’esprit », reconnaît l’adolescent. Au sein de l’association, Marie, Jean-Pierre, Marie-Christine, Alain, tous louent les qualités de l’adolescent : « investi », « intégré », « intéressé », « toujours prêt à donner un coup de main », « sérieux », « serviable »…

« Une aventure formidable »

« Je viens prêter main-forte le samedi, de mon plein gré, et je peux dire que je vis une aventure formidable. Affecté à diverses tâches de bricolage, j’apprends au contact d’anciens tout en évoluant dans un univers qui m’est cher depuis l’enfance », explique le jeune homme.

Actuellement en 3e, Vincent hésite quant à son orientation : dans l’informatique ou le ferroviaire. Jean-Pierre a le sens de la formule et l’élan généreux de ceux qui croient en leur rêve. Au quotidien, il met à profit ses notions de chaudronnerie pour intervenir sur les wagons usagés. « J’étais à la retraite, à m’occuper de mon jardin et de mon poulailler, quand j’ai eu vent de ce projet auquel j’ai adhéré d’emblée. Il m’offre la possibilité de voir du monde et de me sentir encore utile. »

Le septuagénaire travaille souvent en binôme avec Alain Boizard. Soudure, découpe, meulage, rien n’effraie le duo dans leur volonté d’avancer chaque jour un peu plus. « Je suis toujours partant, ce qui me permet de passer le temps tant celui-ci, me concernant, ne sera pas éternel. »


 

Les wagons désormais bien à l’abri

Publié le par Éric Latouche.
Les wagons désormais bien à l’abri
L’échafaudage, ce lundi, en cours d’assemblage, avant d’être déplacé sur quai.
Photo É. L.
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L’acquisition d’un échafaudage marque une étape dans le projet de réhabilitation de l’ancienne gare, mené par Le Train de La Sauve.

Début d’après-midi ce lundi aux abords de la gare. Trois techniciens de la société BMI, sise à Yvrac, s’affairent sur un entrelacs de barres galvanisées. Il s’agit d’assembler, percer, fixer toute la structure métallique d’un échafaudage aux proportions éloquentes : 6 mètres de haut, 5 de large pour un poids total d’une tonne et demie, garanti vingt-cinq ans, au prix de 15 000 euros. Une grue télescopique positionnée en attente relèvera l’ensemble afin de le déposer sur la piste de roulement des 120 mètres de quai. L’échafaudage, facilement amovible, coiffera les wagons, offrant aux intervenants de l’association Le train de La Sauve, abri et confort, lors des travaux de sablage, peinture, masticage ou chaudronnerie.

Subvention européenne

« Cet outil, parfaitement aux normes de sécurité et conçu sur mesure, a fait l’objet de trois contrôles depuis sa conception. Propriété de la commune, il sera mis à disposition de l’association Le train de La Sauve, par le biais d’une convention », indique Alain Boizard, maire et membre fondateur de l’association, présent sur site. D’autant qu’il bénéficiera de subvention européenne, éligible au fonds Leader (1), à hauteur de 80 %. L’investissement profitera au chantier formation qui doit débuter, pour une durée de six mois, le 10 juin prochain. Douze élèves du lycée de Langon se relaieront afin de peindre cinq wagons. « L’acquisition de cet échafaudage demeure une étape importante, qui va nous servir d’accélérateur quant aux multiples actions à mener », explique Alain Boizard.

(1) Liaison entre action de développement de l’économie rurale.


Bientôt le début des travaux de la gare
La sénatrice Françoise Cartron et Alain Boizard.
photo mairie la sauve
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Françoise Cartron a été « impressionnée » par le projet de réaménagement. Quatre wagons doivent encore arriver.

aude boilley

a.boilley@sudouest.fr

Françoise Cartron, sénatrice de la Gironde, a répondu la semaine dernière à l’invitation du maire de La Sauve, Alain Boizard, qui tenait à partager son projet de réhabilitation de la gare autour du patrimoine ferroviaire. « Alain Boizard nous a présenté son projet l’an passé dans le cadre des pactes territoriaux mis en place par le Département. Ce projet n’était ni convenu, ni conventionnel. Le message était celui d’un passionné. Séduite, j’avais promis d’aller voir ce dont il s’agissait. Je dois reconnaître que je suis impressionnée, a glissé la sénatrice. L’extension de l’aire métropolitaine bordelaise bouscule les territoires ruraux limitrophes. Mais ces derniers peuvent en profiter et tirer leur épingle du jeu. Nous sommes en présence d’un projet peu commun qui profitera à tous. Le développement de nos territoires passe aussi par des initiatives comme celle de La Sauve. »

Du matériel historique

Après une visite du matériel déjà en place (« Sud Ouest » du 2 décembre), Alain Boizard a fait état de ce qui doit encore arriver. Quatre wagons et un locotracteur sont attendus sur le site. La rame sera alors complète et mesurera 200 mètres. L’association Le Train de La Sauve pourra commencer les travaux de restauration des wagons mi-février. « Nous aurons également installé en bordure de piste cyclable un wagon construit à Bordeaux en 1906, que nous aménagerons en bar-sandwichs. Il sera tenu par l’association, et les bénéfices permettront d’acheter des matériaux », explique Alain Boizard.

Pour rappel, le projet total comprend deux rames de train pour un total de 14 wagons et voitures, une rame « hébergements insolites » de quatre voitures avec huit chambres et une rame musée où se visitera du matériel classé monument historique avec un wagon postal datant de 1903, bien sûr les voitures Bacalan et encore une draisine Delahaye, un wagon bifoudre de 1908, un citerne à rivets de 1883, etc. En parallèle, le maire travaille avec Catherine Veyssy, vice-présidente de la Région chargée de la formation professionnelle et maire de Cénac, pour la mise en place d’un chantier de formation à la rentrée prochaine.

« Mais l’association est incontournable pour la réussite du projet. L’enjeu est important, et la difficulté sera de maintenir un groupe solidaire et imperturbable aux aléas. Le Train de La Sauve, c’est aussi une aventure humaine où les générations vont se côtoyer pendant plusieurs années », estime l’élu. L’assemblée générale de l’association aura d’ailleurs lieu le 9 février à 20 heures à La Sauve.

Le Train de La Sauve : inscription à l’association sur le site de la mairie ou par téléphone au 05 57 97 02 20 (mairie).


La gare sur de bons rails

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  • La gare sur de bons rails
    Les wagons les plus abîmés sont protégés par des bâches en attendant leur rénovation.
    photo a. B.
  • La gare sur de bons rails
    Les wagons les plus abîmés sont protégés par des bâches en attendant leur rénovation.
    photo a. B.

Le maire a présenté hier aux autres élus son projet de rénovation de la gare en une offre touristique originale.

aude boilley

a.boilley@sudouest.fr

Il a réussi à emporter l’adhésion de son Conseil municipal, puis de ses administrés et des autres élus. Le maire de La Sauve, Alain Boizard, présentait hier son projet de réaménagement de la gare à ses collègues maires et élus du territoire. Sur le bord du quai, tous en étaient convaincus de l’intérêt.

Beaucoup reconnaissaient aussi avoir pris le jeune retraité pour un fou lorsque, pour la première fois, il leur a parlé de son envie de redonner vie à cette ancienne gare et donc de courir la France et la Belgique en quête d’un matériel roulant plus ou moins délabré. Hier, c’est avec plaisir et une certaine émotion qu’ils l’ont remercié pour sa persévérance.

À la place de l’ancienne voie numéro 2 de la gare rachetée au Département en 2015, les élus ont pu monter dans une des vieilles voitures qui ont commencé à arriver (notre édition de samedi). Ils ont pu y humer l’odeur des banquettes en skaï, se remémorer leurs premiers trajets où il était encore permis de fumer comme en témoignent les cendriers intacts. Ils ont pu longer les 200 mètres de rails arrivés en octobre depuis Bordeaux Bastide sur lesquels seront installés une rame musée et une rame d’hébergement touristique.

Soixante autres mètres de voie devraient également arriver prochainement pour compléter l’ensemble jusqu’à la route.

Place à la longue rénovation

Parmi les convives d’hier, Florie Alard, en charge de la protection et conservation des objets et mobiliers classés à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Deux voitures dites Bacalan, arrivées de Clermont-Ferrand, sont classées au titre des monuments historiques. « La Drac apporte une partie des financements et une aide scientifique pour leur restauration », précise la fonctionnaire. Car après l’arrivée des cinq derniers wagons, la rénovation du matériel sera le gros chantier qui attend Alain Boizard et les membres de l’association Le Train de La Sauve durant les quatre prochaines années. Le lycée des métiers de Langon prend d’ores et déjà part au projet.

Chantier de formations

Présente hier, Catherine Veyssy, vice-présidente de la Région Nouvelle- Aquitaine en charge de la formation, a insisté sur l’importance d’accoler à ce projet un volet formation qui pourrait bénéficier aux demandeurs d’emploi qui veulent se former sur des métiers spécifiques. « Je pense ici aux métiers de la métallerie ou de la soudure qui sont des secteurs en tension. »

L’élue a aussi évoqué l’importance de ce projet dans l’offre touristique. Ce qu’a également souligné la députée Christelle Dubos qui a promis de faire remonter ce projet au niveau national. « Nous travaillons par exemple à voir comment développer le tourisme industriel. »

120 000 -En euros, l’investissement de cette année. Le Département, la CdC et la Direction régionale des affaires culturelles ont participé.

14 -Le nombre de wagons et locomotives prévus dans le projet.

10 -Le nombre de chambres aménagées avec quatre couchages auxquelles s’ajouteront dix couchages dits de relais pour les cyclistes et marcheurs.

20 000 -En heures, le temps estimé pour restaurer toute la rame.

Après les rails, les voitures et locos

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Après les rails, les voitures et locos
La voiture de type Bacalan est arrivée mercredi.
photo a. Boizard
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Après la mise en place des rails en octobre par les bénévoles et employés communaux, c’est au tour des anciennes voitures et wagons de prendre place sur la voie de l’ancienne gare de La Sauve. Pour mémoire, le maire de la commune Alain Boizard, entreprend un ambitieux projet de rénovation de la gare et de ses alentours pour le transformer en lieu touristique.

Un futur lieu touristique

Depuis trois semaines le matériel arrive sur des convois spéciaux. Jeudi matin, c’était l’arrivée des « Bacalan », ces voitures fabriquées à Bordeaux en 1929 et classées Monuments historiques : 24 mètres de Long et 52 tonnes de masse à positionner délicatement sur les rails. Il reste encore une voiture postale et la locomotive diesel. Normalement, tout le matériel roulant devrait être mis en place avant les fêtes de fin d’année.

C’est un chantier long de 200 mètres et d’une durée de cinq ans qui va démarrer courant janvier avec l’association Le Train de La Sauve. Chantier insolite que l’on pourra visiter et qui va apporter un peu de vie dans cette zone longtemps délaissée. Mais l’association ne sera pas seule à intervenir, des contacts ont été pris avec le lycée technique des métiers à Langon qui assure les formations du bois et du métal. La Région et le Département seront également de la partie dans leurs cadres respectifs pour la formation et la réinsertion des jeunes.

Vendredi prochain, les élus du territoire viendront visiter le site et prendre la mesure du projet.

La gare est enfin sur les bons rails
200 mètres de terrassement ont été réalisé par les employés municipaux avant de déposer les rails.
Photos A. H.
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De nombreux habitants se mobilisent autour du projet de réhabilitation de la gare, qui accueillera gîtes et musée.

C’est ce vendredi dernier, à 9 h 30, que le premier rail de train a été posé devant l’ancienne gare de La Sauve. Les employés municipaux et quelques bénévoles de l’association LTLS (Le Train de La Sauve) se sont chargés de la tâche sous l’œil attentif d’Alain Boizard, le maire, l’objectif étant que « à la fin de la journée, 200 mètres de rails soient en place, en 12 tronçons de 18 mètres. »

Un projet à long terme

L’idée est de réhabiliter l’ensemble du site de la gare comme il existait autrefois. « Dans les wagons, il y aurait des gîtes et un musée ferroviaire, dans la gare une guinguette restaurant », projette le maire. Pour que ce projet voie le jour, l’association LTLS a été créée en avril 2017, mais ne « sera active qu’une fois l’ensemble des wagons installé », explique Marie-Louise Costesèque, la secrétaire. « Des subventions de la Communauté de commune et du Département ont été obtenues pour un budget total de 125 000 euros « comprenant les achats, le transport, et les travaux de réhabilitation », détaille le maire.

« C’est un projet qui va durer cinq ou six ans, car il va falloir déplacer, installer et restaurer les wagons. » Ces années permettront aussi d’ouvrir le site « comme chantier de formation pour de jeunes apprentis souhaitant travailler la restauration du bois et la ferraille. »

Dynamiser la vie locale

« L’idée de créer un nouveau site à l’image du passé est l’occasion pour les Sauvois de s’insérer dans un projet local motivant. De nombreux retraités veulent s’impliquer dans l’association. Des actifs proposent leur aide et bientôt les enfants de l’école pourront suivre l’évolution du chantier », constate Alain Boizard.

Il est rare en France de voir une commune s’impliquer de telle façon dans un projet de restauration de vieux wagons. En complément du magnifique patrimoine architectural que constitue l’abbaye de La Sauve Majeure, cette réhabilitation proposera donc un second patrimoine, industriel et ferroviaire cette fois. « Nous aurons ainsi dans la commune un circuit touristique complet et intéressant », se réjouit l’élu.


Avant d’être rénovée, la gare retrouve ses rails

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Avant d’être rénovée, la gare retrouve ses rails
Le projet est double : reconstitution d’une rame de train et la transformation de la gare en guinguette-restaurant.
REPRODUCTION MATTHIEU JOUBERT
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Le projet de réhabilitation de la gare de la commune prend forme aujourd’hui avec la pose de 200 mètres de rail. Les premiers wagons arriveront d’ici deux semaines.

aude boilley

a.boilley@sudouest.fr

C’est en quelque sorte la première pierre d’un projet ambitieux. Celui de transformer une gare de presque 150 ans, et abandonnée depuis plusieurs décennies, en lieu touristique mêlant hébergement, guinguette et musée. C’est celui que nourrit Alain Boizard, le maire de la commune.

Après avoir parcours la France et une partie de la Belgique à la recherche de rails, d’anciens wagons ou de locomotives, le projet va connaître aujourd’hui sa première concrétisation avec la pose de 200 mètres de rails venant de La Bastide, à Bordeaux. À la manœuvre, une société de Lormont, mais aussi les quatre agents municipaux de la commune. « Sans eux rien ne serait possible », salue l’élu. Ce sont d’ailleurs eux qui se sont chargés, cette année, du terrassement et de la construction d’un quai de 120 mètres de long.

Arrivées d’ici au 20 décembre

Viendront ensuite sept voitures, cinq wagons, une locomotive. Le tout en provenance de la Belgique, de Denain (Nord), Ax-les-Thermes, Limoges, Clermont-Ferrand. Mis bout à bout, ils deviendront un train mêlant musée et hébergement. « On a mis un an à récupérer le matériel qui est très spécifique et très vieux. Je pense notamment à un fourgon postal de 1908 que nous avons trouvé à Montagne, près de Saint-Emilion. » Deux locomotives de 1929 de type Bacalan – car construites dans ce quartier bordelais – ont également été achetées. Elles abriteront le gîte de onze places et les dix chambres. Une draisine a également été acquise. Elle serait au transports des ouvriers dans les années 1920.

La liste devait s’arrêter là. Mais c’était sans compter sur la passion du maire qui a également déniché un châssis de 1900 dans le Nord, ainsi que deux foudres – deux tonneaux de 7 000 litres – dans le Beaujolais qui deviendront un wagon bi-foudre. « Ce sont des éléments qui ont été très peu conservés. Il reste trois wagons de ce type en France. Bon, à un moment, il faut savoir s’arrêter mais nous laissons la possibilité aux générations futures de poursuivre le projet et de l’agrandir pour étoffer la partie musée. »

Les premières arrivées de matériel sont prévues d’ici deux semaines et tout devrait être sur le site pour le 20 décembre. « Le matériel roulant sera posé directement sur les voies. Il faudra donc respecter un ordre bien précis », glisse le maire. Les wagons seront bâchés le temps de leur rénovation. La programmation de tout l’ensemble du train est en cours. Cet ensemble sera installé à l’endroit où se situait la troisième voie à l’époque de l’âge d’or de la gare.

Réunion publique le 14 octobre

« C’est un projet qui va s’écrire pendant cinq ou six ans ». Pour l’heure, le montant des travaux et acquisitions avoisine les 170 000 euros dont des subventions de la Communauté de communes, du département et de la Direction régionale des affaires culturelles d’Aquitaine (Drac) car certains wagons sont classés ou inscrits aux monuments historiques. Les travaux de réhabilitation de la gare, eux, interviendront plus tôt. Ils devraient débuter dès 2018. L’idée est de transformer le bâtiment en un restaurant-guinguette.

Une association a été montée pour porter ce projet. « Le train de La Sauve » a, pour l’heure, Alain Boizard comme président. « Mais je suis entouré de gens très motivés, l’équipe devrait rapidement s’étoffer car de nombreux petits retraités, ou non, demandent à participer à l’aventure », apprend l’élu. Le maire organise une réunion publique pour expliquer le projet et sensibiliser la population aux allées et venues de convois exceptionnels le samedi 14 octobre à 11 heures aux ateliers municipaux. L’occasion également de recruter de nouveaux membres dans l’association.